Au-delà des pixels, il y a le monde sensible qui suinte d'une photorrhée dont l'essence est de saisir l’insaisissable instantanéité : le suspens atemporel entre les moments qui s'enchaînent.
30x45cm
Un regard, une posture, une démarche, et voilà l’animal songeur personnifié, qui prend des traits humains.[...] En semi-liberté, ou derrière les grilles d’un enclos ou d’une cage étroite – toujours trop étroite –, les animaux nous tendent un miroir de notre propre condition, de notre propre humanité. En s’approchant d’eux, c’est un peu nous que l’on accoste...
D’ailleurs, « animal » ne vient-t-il pas du latin animalis (animé, vivant) dont la racine est anima qui renvoie en premier lieur à l’air, au souffle de la respiration (source de vie) et, en second lieu, à l’âme (principe de vie). [...]
Cette faune aux allures anthropomorphes vient nous rappeler que nous ne sommes qu’un maillon dans une vaste chaîne du vivant [...]. En toute animalité. En toute humanité. Tel est le songe qui m’anime.
30x45cm
Le jeu de la photographie institutionnelle connaît des règles éprouvées et intangibles.
Ici, ce sont les interstices qui nous intéressent, ces moments d’imprévus, ces instants volés, ces objets sans nom, une seconde avant ou après la prise de vue photographique orthodoxe, en rupture avec l’événement public, ou quelques mètres à l’écart des circuits de la visite officielle, en dehors des sentiers trop bien battus.
Ici, c’est l’insaisissable que nous tentons de saisir, c’est les sous-jacent qui s’expose au regard, c’est l’éphémère qui s’inscrit dans la durée. |…]
Ces songes décalés, bribes d’un monde qui n’existera jamais.
ÉRÒ est un projet transartistique : poésie, littérature, peinture, dessin, photographie, vidéo, musique...
« Par l'art seulement nous pouvons nous sortir de nous-mêmes »
(M. Proust)
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